Denis Mariotte

Au cours de mon exploration du spectacle vivant, mon travail d’écriture a exploité sans les hiérarchiser tous les éléments d’écriture de la scène dans des spectacles solo. Une partie du travail consistant à faire interagir entre elles toutes ces matières, corporelles, musicales et plastiques dont j’étais l’auteur. C’est ainsi que mon langage s’est construit, à la lisière de la performance, de l’installation et du spectacle vivant.

Depuis 2013, j’oriente mon travail vers le lieu d’exposition, à travers des formes que l’on pourrait qualifier de "démonstrations hétéroclites et poétiques de la mécanique quantique". Je travaille à partir d’une sorte "d’accumulation des possibles" : la présence et l’absence, l’expérience du vide, l’écoute de l’invisible. Je joue avec les différentes potentialités d’existence du réel dans de courtes fictions où plusieurs réalités se juxtaposent.

Ce qui m’intéresse c’est le principe d’indétermination. En traitant des "potentiels de manifestation de la matière", il renvoie directement au questionnement de la création, donc du mode d’action de l’artiste, qui, devant la page blanche, imagine de nombreux dessins possibles. Dans ma démarche, je tente de montrer simultanément le large éventail de ces dessins potentiels. Ainsi, l’installation/performance Hiatus, créée en 2018, transposait le paradoxe de l’expérience de pensée du chat de Schrödinger. Les récentes installations/performances Tout et rien (2019) et Commencer est toujours une façon d’en finir (2021) posent à la suite la question de l’origine des choses à partir de la notion de vide.

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