S’inspirant de Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, que l’auteur qualifie lui-même de « figures » – non pas au sens rhétorique « mais chorégraphique », de « geste du corps saisi en action », AïchaM’Barek et Hafiz Dhaou rêvent à la structure de ce texte fort pour une esquisse chorégraphique qui leur ressemble.

L’œuvre de Barthes épousant le propos, réparti en autant d’entrées que d’états amoureux, de s’abîmer, à vouloir saisir, justement, en passant par l’attente, mais aussi, drame écorché, étreinte, fête, rencontre, scène et souvenir…

Aussi les corps se feront liens, ou lianes, exubérance, comme la nature quand elle reprend ses droits sur l’inanimé en végétations impromptues. Car Célébration, se veut ode à la vie et manifestation du sacré, quand celui-ci nous fait sortir de nos gonds, de nos habitudes, et de toute convention.

C’est pourquoi il y aura, comme dans toutes leurs pièces précédentes, des musiciens sur scène. Que joueront-ils ? Une musique à fleur de peau, d’écorché vif, peut-être du métal, pour la voix d’outre tombe et le rythme frénétique, pour la distorsion poétique et la pulsation féroce, pour la corde sensible. Impossible de revenir en arrière. Le souffle, le rythme, l’humain, l’essentiel.

Propos recueillis par Agnès Izrine le 26 novembre 2020